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La clinique de l'Union s'engage dans la prise en charge des patients sourds

le 21/10/2019

Les sourds font face à de nombreux obstacles, y compris dans le domaine médical. À Toulouse, où vit une importante communauté de sourds[1], la Clinique de l’Union a décidé d’agir pour rendre les soins plus accessibles à cette population.

En France, 7 millions de personnes reconnaissent avoir une déficience auditive[2], véritable obstacle dans la vie de tous les jours, y compris à l’hôpital. « Bien souvent, les soins médicaux sont réalisés sans interprètes, explique Sylvie Lenoir, pédiatre. Or, les personnes sourdes ne perçoivent en moyenne que 30% de l’information en lisant sur les lèvres, et leur compréhension du langage écrit est parcellaire ».

Pour faire face à cette situation, un nouveau dispositif visant à accompagner les patients sourds tout au long de leur prise en charge a été inauguré à la Clinique de l’Union, le 1er octobre.

Celui-ci s’appuie sur deux leviers :

Un double accompagnement humain

Un binôme constitué d’un interprète et d’un intermédiateur, soumis au secret professionnel, assisteront ainsi les personnes sourdes lors de leurs consultations et d’une éventuelle hospitalisation.

 « L’interprète professionnel est en mesure de restituer une traduction fidèle des propos de l’équipe médicale et du patient, ce qui fluidifie considérablement la communication. Mais la traduction ne fait pas tout, précise Dr Lenoir. C’est pour cela que la présence d’un inter-médiateur est primordiale, car il s’assure de la bonne compréhension et de la libre expression de la personne sourde ».

La question de l’éthique remise au cœur du dispositif

Ce dispositif vise également à résoudre le problème fondamental de l’accessibilité de la médecine libérale aux personnes sourdes, mais également de remettre l’éthique au centre de la prise en charge.

« Jusqu’ici, la question du consentement au soin de ces personnes n’était pas soulevée. La confidentialité, lorsque l’« interprète » se trouve être un membre de la famille par exemple, n’était pas non plus respectée. Nous espérons ainsi réduire la discrimination silencieuse à l’encontre des sourds », conclut Sylvie Lenoir.

Un moyen concret de faciliter la prise en charge en garantissant un consentement éclairé, et de redonner aux sourds le pouvoir de comprendre et d’agir sur leur santé.

 

[1] Toulouse étant la seule académie en France à proposer une filière complète d’enseignement en langue des signes française annuaire-audition.com

[2] Source : surdi.info